L’histoire de FACEL VEGA

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Facel un jour, Facel toujours…

Les Forges et Ateliers de Constructions d’Eure et Loire, plus connus sous le nom de FACEL, furent fondés le 20 décembre 1939. L’entreprise, basée à Dreux, est une filiale de la société aéronautique Bronzavia et c’est tout naturellement que deux administrateurs de la société mère, le général d’aviation René Keller et l’ingénieur Marcel Koeller en prennent la direction. Une usine de 1500 m² à Courbevoie et l’usine de Dreux constituent les locaux de la jeune entreprise. Le site Drouais sera d’ailleurs occupé par les forces ennemies pendant la première guerre mondiale.
Jean Daninos, directeur technique de Bronzavia part aux états unis en 1941 pour mettre les brevets de son entreprise au service de la General Aircraft equipment et ainsi participer à l’effort de guerre des alliés, il rentre en France en 1945, pour prendre la direction de Facel qu’il décide de fusionner avec la société Metallon. Il oriente Facel vers la sous-traitance de carrosseries de série ou spéciales pour le compte de grandes marques comme Panhard, Simca ou Foers France…
Le succès est au rendez-vous et cette même année, Panhard et l’Aluminium Français étudient avec Facel la construction de la fameuse Dyna-Panhard.La nouvelle usine d’Ambroise est inaugurée en 1946 pour assurer l’augmentation de la production
L’année 1948, est marquée par la création du département de voitures de luxe qui construit les Simca sport, mais aussi par la réalisation du prototype de la Bentley Cresta avec Pinin Farina.

En septembre 1951, commence la construction dans l’usine de Dreux de la Ford Comète Et de la Comète Monté Carlo en 1954.
Parmi les réalisations de FACEL on compte aussi :

  • Les Jeeps VLR destinées à Delahaye pour être livrées à l’armée française ;
  • Les camionnettes ( modèle Intendante )et les cabines de camions pour Simca, Delahaye et Somua ;
  • Les coques de scLooter Vespa pour Piaggo France ;
  • Les coques de scooters pour Motobécane ;
  • Les capots, auvents et carrosseries pour Massey-Ferguson ;
  • Les pare-chocs, enjoliveurs de roues et calandre en acier inoxydable pour Ford, Renault et Simca.

A cette époque, la production est d’environ une centaine de véhicules par jour et la société emploi plus de 1700 collaborateurs répartis dans 3 branches :

  • La construction automobile dans les usines de Colombes et Dreux ;
  • L’aviation et les équipements en acier inoxydable dans l’usine d’Ambroise ;
  • L’emboutissage et la tôlerie dans l’usine d’Ambroise.

Facel avec Vega…

En 1951, Jean Daninos imagine un unique coupé 2/3 places la Bentley Cresta 2, l’objectif est double, démontrer le savoire-faire de Facel-Métallon, mais aussi se faire plaisir puisqu’il l’utilisera pour son usage personnel !

L’année suivante débute le chantier d’un luxueux coupé 2+2. Le chef d’entreprise se rendant rapidement compte qu’aucun moteur français ne peut convenir à sa création, il se tourne vers les USA et Chrysler pour les puissants et modernes v8.
En 1953 le modèle est abouti et la future voiture sera finalement construite par Facel SA puisque La compagnie Facel-Métallon a été scindée en deux entités distinctes en janvier, Facel SA d’un côté et Métallon SA de l’autre. Pour son nom de baptême, c’est Pierre Daninos qui suggère Véga, l’une des étoiles de la constellation de la lyre, symbole de prestige et de puissance.
Le prototype proche du modèle de série est présenté sous la marque Véga le 22 juillet 1954 au gouvernement et le 29 juillet à la presse dans l’usine de Colombes. La version définitive quant à elle, est présentée au grand public en octobre 1954 au salon de Paris. Elle est dotée d’un V8 Chrysler de 4,5 L et d’une boîte 4 vitesses Pont à Mousson.
Après la disparition de grandes marques comme Talbot, Delahaye, Bugatti…Facel devient le seul constructeur français de voitures de luxe en produisant la Facel-Véga.
Le premier exemplaire de série du type FV fût réceptionné par le service des mines le 4 février 1955.

D’autres fabuleux modèles seront construits par la suite :

  • Facel-Vega FV et FV1 (1955) ;
  • Facel-Vega FV2 et FV2B (1955 – 1956) ;
  • Facel-Vega FV3 et FV3B (1956 – 1958) ;
  • Facel-Vega FV4 (1957 – 1958) ;
  • Facel-Véga Facellia (1959-1963) ;
  • Facel-Vega HK 500 (1958 – 1961) ;
  • Facel-Vega Facel II (1961 – 1964) ;
  • Facel-Vega Excellence (1958 – 1964).

En 1959, plus de 75% de la production a été exportée.
En 1960, un record de vitesse homologué est établi par Paul Frère à 237,154 km/h avec une HK 500 qui deviendra le coupé 4 places le plus rapide du monde.

En 1961, la société FACEL obtient un prêt d’environ 10 millions de francs du Crédit National, et les sociétés Pont-à-Mousson, Hispano-Suiza et Mobil-Oil entrent au capital de FACEL. Jean Daninos est rétrogradé Vice-président mais reste administrateur et Directeur technique. La Direction de l’entreprise est désormais assurée par André Belin.
La direction reconnait la faiblesse des moteurs des FA qui ont mis à mal la trésorerie et la réputation de la marque, à tel point que l’entreprise est placée en liquidation en juillet 1962 malgré les protestations de Daninos. Le tribunal de commerce autorise cependant Facel à continuer son exploitation. Le liquidateur donne Facel en location-gérance libre à la SFERMA.
La Facel 6 est développée afin de combler le vide entre la surpuissante Facel II à 8 cylindres et la Facel III à 4 cylindres Volvo. Elle a la même apparence que la Facel, cependant, l’avant est rallongé de quelques centimètres afin d’y loger le 6 cylindres de l’Austin Healey 3000. Présentée en mai 1964, elle ne sera commercialisée qu’au début septembre.
Les affaires de Facel font alors un relatif rebond, mais malheureusement, la fin est proche.
En octobre 1964, la SFERMA ne reçoit pas l’autorisation de continuer le contrat de location-gérance. Malgré plusieurs tentatives de reprise, et après avoir produit 2900 véhicules en 10 ans, les usines Facel ferment définitivement leurs portes le 31 octobre 1964.

LUDONATH BAC