Débuter dans l’univers de la voiture ancienne

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L’automobile ancienne ne cesse d’attirer de nouveaux adeptes, les charmes d’une Renault 17 qui nous a fait rêver quand on était môme, les souvenirs à bord de la Citroën Ami 6 de l’oncle Claude, l’ambiance des départs en vacances dans la Peugeot 404 des parents, le coup de foudre à 10 ans pour la ligne à couper le souffle d’un spider Alfa Roméo , les odeurs d’essence et d’huile chaude mêlées de la Renault 4CV de papa qui nous ramènent directement à l’enfance, on a tous de bonnes raisons de craquer pour une belle d’hier ou d’avant-hier.

Le cœur a ses raisons que la raison ignore et s’il est un monde de passionnés c’est bien celui-là, pourtant, se lancer dans l’univers de l’auto ancienne, n’est pas un gouffre financier comme on pourrait le craindre, si l’on prend quelques précautions de base.

LA PREPARATION

Tout d’abord, avant d’acheter, il faut se renseigner sur le modèle, ses années de production et sa valeur sur le marché actuel selon les différents états de présentation et de fonctionnement. Motorisation, équipements, couleur de carrosserie, de sellerie, numéros moteur, boite de vitesse et châssis informeront sur la configuration d’origine de l’auto et permettront de détecter ce qui a été modifié, remplacé par une pièce non conforme à l’origine ou si l’auto a été repeinte dans une teinte indisponible au catalogue cette année-là par exemple.

L’INSPECTION

La phase d’inspection en règle doit être minutieuse pour commencer à « sentir » et « comprendre » la voiture que l’on projette d’acquérir, on commence par la vérification des papiers, carte grise, assurance, contrôle technique si le modèle est d’après 1960, carnet et factures d’entretien. Ensuite n’hésitez pas à soulever les tapis et moquettes, bien observer le dessous du châssis avec une lampe, les bas de caisse, les intérieurs d’ailes avant et arrière, le fond de malle arrière, le compartiment moteur, le bac à batterie, la baie de pare-brise, manipuler toutes les commandes pour vérifier si tout fonctionne, avancez puis reculez les sièges, basculez la banquette arrière quand c’est possible, démarrez le véhicule et capot levé écoutez le ralenti et l’échappement  bref passez du temps pour détailler le véhicule, si le vendeur tente de vous presser c’est peut-être qu’il a des choses à vous cacher. Les détails repérés permettront de juger si le prix demandé semble coller au marché du moment.

L’ESSAI ROUTIER

Quand c’est possible, démarrez plusieurs fois, testez l’accélération qui doit être linéaire et sans trous, passez toutes les vitesses, effectuez un freinage à vitesse moyenne pour voir si le véhicule freine droit, en roulant à faible allure lâchez le volant pour valider que le véhicule reste bien en ligne

On distingue 6 catégories principales en termes d’état et donc de prix.

1 L’épave

Elle est irrécupérable ou serait trop couteuse à restaurer, elle peut être complète ou non, mais elle est utile comme banque de pièces pour en restaurer une autre qui s’avère incomplète ou sur laquelle certaines pièces à remplacer sont difficiles à trouver. Bien souvent acheter une épave coutera bien moins cher que de payer une à une les pièces manquantes devenues rares et donc chères voire au prix souvent très élevé des refabrications en petites séries. Attention, l’achat d’une épave nécessite de la transporter mais aussi de la stocker et le manque de place est un problème bien connu des amateurs d’anciennes. Pour la recherche de pièces rares, les clubs ou l’impression numérique dans certains cas offrent souvent des solutions intéressantes.

Le prix peut aller de la gratuité à quelques milliers d’euros selon la rareté du modèle mais se situe plus généralement à quelques centaines d’euros.   

2 L’ancienne non roulante à restaurer intégralement.

Tout est à faire, il va falloir chiffrer les travaux à entreprendre, le cout et la disponibilité des pièces manquantes ou à remplacer. Ce qui coutera le plus cher est bien souvent la carrosserie, débosselage, travail de tôlerie, découpe de pièces endommagées, soudure de nouveaux éléments et peinture mais il faut aussi prévoir toute la mécanique, la sellerie, l’électricité et l’accastillage.  

Le prix peut aller de quelques centaines à quelques milliers d’euros selon la rareté du modèle.

3 L’ancienne roulante à restaurer partiellement.

Des éléments sont restés en bon état ou des travaux de restauration ont déjà été réalisés sans pour autant terminer la restauration. Il va falloir chiffrer les travaux à entreprendre, le cout et la disponibilité des pièces manquantes ou à remplacer, mais aussi vérifier si ce qui a été fait a été correctement réalisé et dans les règles de l’art. 

Le prix peut aller de quelques centaines à quelques milliers d’euros selon la rareté du modèle.

4 L’ancienne non roulante à redémarrer.

Elle n’a pas roulé depuis un certain temps. Elle peut être complète ou non, parfois elle présente bien esthétiquement tant au niveau de sa carrosserie que de son intérieur, en tous cas elle ne nécessite que de petits travaux pour reprendre la route. Si elle est incomplète il faudra vérifier la disponibilité des pièces manquantes, les lister et en chiffrer le cout. Si elle est complète il faudra estimer les travaux nécessaires sur la mécanique, en commençant par les organes de sécurité comme le freinage, les pneumatiques, l’éclairage, la suspension, les liaisons au sol et la direction, mais aussi la carburation ou l’injection, l’échappement, le refroidissement et les réglages moteur, et enfin l’entretien, distribution, vidange moteur et boite de vitesses, remplacement du liquide de refroidissement, du liquide de freins, des balais d’essuie-glace et de toutes les pièces d’usure ayant pu sécher ou se détériorer pendant l’immobilisation.

Le prix est généralement de quelques milliers d’euros mais peut grimper assez haut selon la rareté du modèle.

5 L’ancienne en bon état de présentation et de fonctionnement.

C’est la valeur référence du marché, elle n’est pas parfaite mais présente et fonctionne bien, l’entretien a été suivi et est traçable, elle est partante toutes distances. Libre à vous de l’utiliser ainsi ou de la parfaire pour atteindre l’état concours et dans ce cas il faudra lister tout ce qui est perfectible et chiffrer le cout en remplacement de pièces et main-d’œuvre si vous ne faites pas vous-même. Le prix est généralement de quelques milliers d’euros mais peut grimper assez haut selon la rareté du modèle

6 L’ancienne d’exception

En état concours ou jouissant d’un palmarès connu en sport auto ou encore ayant appartenu à une célébrité.

Bien entendu elle dépasse largement la valeur du marché et n’a pour prix que celui qu’un passionné sera prêt à débourser pour l’acquérir.    

Le piège à éviter est d’arriver à un cout de revient (achat + travaux) supérieur à la valeur du modèle sur le marché actuel, ce qui est malheureusement souvent le cas pour les voitures populaires qui ne jouissent pas d’une côte très élevée mais coutent parfois aussi cher à restaurer qu’une voiture plus cotée et c’est d’ailleurs pour cela qu’une grande partie d’entre elles ne trouvent pas preneur sur le marché de la vente et finissent à la destruction. Pour éviter le piège expliquez, l’incohérence du cout de revient par rapport à la valeur de la voiture, au vendeur qui bien souvent est convaincu qu’une ancienne quel que soit son état vaut de l’or et s’il n’entend pas vos arguments pour arriver à un prix raisonnable, n’achetez pas le véhicule, vous en trouverez à ce prix en meilleur état ou dans cet état à moins cher.

Vivre avec une ancienne, c’est un état d’esprit, une philosophie, il faut être conscient que les anciennes n’offrent pas le niveau d’équipement ou de performances des modernes et sont parfois plus capricieuses, mais elles permettent de rouler autrement, en se faisant plaisir souvent à moindre cout. En effet parmi les modernes aucune ne permet de « sortir » de la circulation en ayant dépensé seulement quelques milliers d’euros, en général à ces tarifs on roule dans une auto moderne bien banale, souvent asthmatique et en tous cas ressemblant en tous points à toutes celles que l’on croise au quotidien.  Rouler en ancienne c’est aussi avoir la possibilité de fréquenter d’autres passionnés lors de rassemblements, ou encore d’adhérer à un club pour partager des bons plans, des astuces et des bonnes adresses dans un esprit de convivialité. Rares sont ceux qui roulent en ancienne au quotidien car cela engendre un vieillissement et donc un cout d’entretien plus élevé et parfois des difficultés de stationnement, pour le quotidien les youngtimers (véhicule immatriculé pour la première fois il y a entre 20 et 30 ans) seront plus adaptés. 

Si cet article vous a convaincu, que vous êtes prêt à sauter le pas et avez décidé d’acheter votre première ancienne, je suis à votre disposition pour vous aider dans cette démarche.

Amitiés et bonne route en ancienne.

Stéphane THURET

Président Fondateur

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